L’antifascisme a besoin du soutien des médias de gauche !

A Saint-Brévin, un silence médiatique sur les mobilisations antifascistes qui en dit long…
Face aux menaces fascistes dont sont victimes les personnes exilées, toutes les populations minorisées, les journalistes, les militant.e.s politiques de gauche et les élu.e.s, les mobilisations antifascistes ont besoin d’un relais médiatique et non d’une invisibilisation / mépris de la part des médias.
Nous ne manquons pas d’exemples pour prouver l’invisibilisation / le mépris médiatique et le manque de soutien subis par les mobilisations antifascistes de Saint-Brévin et d’ailleurs. Nous avons déjà publié un droit de réponse à un article de Mediapart et le dernier article de Mediapart sur les personnes exilées à Saint-Brévin est d’une condescendance consternante.  
Les médias de gauche, pourtant prompts à relayer les menaces fascistes qui visent les journalistes et les élu.e.s, n’accordent que peu ou aucun soutien aux mobilisations antifascistes qui permettent de lutter concrètement contre le fascisme et leurs méthodes violentes. 
Rappelons qu’outre des menaces de mort visant les journalistes et les élu.e.s à Callac comme à Saint-Brévin, les menaces se matérialisent désormais par des actes terroristes : les véhicules et la maison du maire de Saint-Brévin ont été incendiés car il ose soutenir un projet de Centre de Demandeur.ses d’Asile dans sa commune. Le maire de Saint-Brévin a d’ailleurs dénoncé le manque de soutien de l’État.

La dernière mobilisation antifasciste qui a eu lieu à Saint-Brévin a été invisibilisée au profit de la mobilisation citoyenniste

Les médias de gauche qui ont publié des articles sur la mobilisation du 25 février dernier ont pourtant totalement occulté la manifestation antifasciste qui avait lieu l’après-midi en riposte immédiate à la mobilisation nationale fasciste (où Reconquête, Civitas, L’Action Française et des groupuscules néo-nazis étaient présents). 
C’est pourtant la mobilisation antifasciste qui s’est tenue l’après-midi qui a permis d’instaurer un rapport de force concret et radical et de restreindre considérablement une mobilisation fasciste potentiellement de grande ampleur à Saint-Brévin.
Toute l’attention médiatique s’est portée sur la mobilisation citoyenniste qui avait lieu le matin, alors même qu’elle avait véhiculé des propos stigmatisants et condescendants envers les personnes exilées, et ainsi renforcé un discours utilitariste faisant le tri entre les bonnes et les mauvaises personnes exilées (il y aurait les exilé.e.s utiles au pays, et il y aurait les autres…). 
Les médias ont même relayé de manière positive, et donc prôné une Convention Citoyenne pour la migration qui souhaiterait se baser sur des « faits scientifiques » via un « débat apaisé » (sic), alors que l’exil et l’ouverture des frontières ne devraient pas être sujets à débat !
Malgré la mobilisation antifasciste du 25 février après-midi, des insultes et propos racistes ont été proférés et des saluts nazis et des prières de rue ont pu avoir lieu en toute impunité sous la protection de la police. 
C’est pourquoi les mobilisations antifascistes doivent être relayées et soutenues autant que possible par les médias de gauche : plus nous sommes nombreux.ses à occuper l’espace et à faire bloc contre les fascistes, moins nous laissons le fascisme prendre la rue, vociférer sa haine en toute tranquillité et terroriser personnes exilées, journalistes, élu.e.s et militant.e.s politiques de gauche.
Politis, Mediapart, Bastamag ont sorti récemment des papiers mentionnant la mobilisation fasciste du 29/04 et les menaces visant le maire de Saint-Brévin.
Pas un mot cependant de la riposte antifasciste prévue le 29/04 ! Seul le président du CBAS s’exprime dans ces journaux et véhicule la stratégie de l’association locale de soutien au CADA, consistant à ne pas se mobiliser face au rassemblement national fasciste…
Et que dire du reste de la presse qui n’a jusqu’ici rien relayé des enjeux concernant la mobilisation fasciste à Saint-Brévin ? 
La presse a seulement signalé l’incendie dont a été victime le maire de Saint-Brévin, mais est restée bien silencieuse jusqu’ici, participant ainsi au silence complice du gouvernement macroniste quant au fascisme qui monte en toute impunité en France !
L’appel à une mobilisation antifasciste le 29/04 est pourtant relayé et soutenu par nombre d’organisations du 44 et de tout l’ouest de la France : Faire bloc, CGT44, NPA, Solidaires, G.A.S.P.R.O.M ASTI de Nantes, la Marche des Solidarités et nombre de collectifs antifascistes, d’organisations libertaires, syndicales et de soutien aux personnes exilées !
Ces organisations ont compris que l’enjeu de la mobilisation fasciste du 29/04 était national, que nombre d’organisations et de têtes d’affiches nationales fascistes allaient être présentes ce jourlà et qu’il ne fallait pas leur laisser occuper l’espace public en toute impunité !
Ces médias, sur qui nous comptons pour relayer la riposte antifasciste, n’ont pas mentionné une seule fois la forte mobilisation qui s’annonce et est nécessaire, médias à qui nous avons pourtant bien transmis notre récent appel, comme celui du 25/02…
Pour ne pas laisser se reproduire les violences fascistes exercées à Callac, à Saint-Brévin et partout où les fascistes veulent semer leur haine, nous invitons les journalistes et les médias de gauche à se saisir de l’antifascisme, à soutenir les mobilisations antifascistes comme celle qui a lieu à Saint-Brévin ce samedi 29 avril en réponse à la deuxième mobilisation fasciste nationale qui s’y tiendra, et à traiter les mobilisations antifascistes et les personnes exilées sans invisibilisation, sans mépris ni condescendance.
Le mot d’ordre des fascistes étant « Après Callac, Saint-Brévin », il est irresponsable de laisser faire.
Liste des articles de médias de gauche ayant parlé de la situation à Saint-Brévin et dont nous avons connaissance : 

Politis

Bastamag

Mediapart
L’appel inter-orga à une riposte antifasciste le 29/04 et contre la loi Darmanin à retrouver sur le blog.
        
Contact : antifascisme_paysderetz@riseup.net